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  Les Grands Combins W-E
solitaire
Alpes Valaisannes
cartographie: OFT 1345-46-65-66
cotation: AD+ III+ III+
style: alpin

dénivelé: [+2731] [-2763] 5494m
119ptsar

[10-11-2005 19:00] -Bourg Saint Pierre (1632m)
[10-11-2005 23:00] -Cabane de Valsorey(3030m) REFUGE
[11-11-2005 05:15] -Cabane de Valsorey(3030m) REFUGE
[11-11-2005 07:00] -Col du Meitin (3611m)
[11-11-2005 09:45] -Combin de Valsorey (4184m)
[11-11-2005 10:35] -Combin de Grafeneire (4314m)
[11-11-2005 10:55] -Aiguille du Croissant (4260m)
[11-11-2005 11:45] -Combin de la Tsessette (4135m)
[11-11-2005 14:00] -Combin de Valsorey (4184m)
[11-11-2005 15:00] -Col du Plateau du Couloir (3600m)
[11-11-2005 17:00] -Cabane de Valsorey(3030m) REFUGE
[12-11-2005 06:15] -Cabane de Valsorey(3030m) REFUGE
[12-11-2005 08:00] -Bourg Saint Pierre (1600m)

[Bourg Saint Pierre |10-11-2005 19:00] - Ciel étoilé, demi-lune, nuit très claire. Je traverse le village désert. Tout le monde est rentré bien au chaud chez soi. Je retrouve cette impression bizarre, celle d'être parachuté quelque part est de n'avoir plus que la marche en avant comme sortie. Cette sensation d'être à cotée des chose commune d'en avoir choisie les conséquences et de se retrouvé la à ne plus avoir de choix sinon celui d'assumer. Paquetage léger direction Valsorey.
[Cabane de Valsorey|10-11-2005 23:00] - Montée nickel. Pas de besoin de lampe, clair de lune puissant. Pause toutes les heures pour boire. Trés bon rythme, j'arrive au refuge pas fatigué sans meme avoir transpiré. J'ai pris le réchaud mais pas l'essence! Je dois allumer le poelle pour faire du thée. Mais j'avais oublié qu'ici pour allumer le poelle il faut un doctorat en science obscure et un bonne experience en sorcellerie. De plus pas d'allume feu pas de journal. Heureuesement j'ai mon matin sur moi, vite lu bien vu. Il est 0030 quand le monstre semble bien partis. J'ai la haine. Enfin je retrouve le refuge ou il y a un an je débutais mon apprentissage. La montée avait été diferente les conditions aussi. Entre temps il y en a eu des chemins parcourrus. Mais touojurs le meme envie, le plaisir augmente la montagne est encore plus belle. Je viens de bruler mes semelles. Dans la serie jsuis con et jme soigne pas, jfais fort. Bien je vais reprendre le route parceque si je continu jrisque de faire le seine saint denis style. En montant la phrase " Sans plaisir pas de raison". Je crois qu'il faut jamais l'oublier, et savoir le travailler.
[Cabane de Valsorey|11-11-2005 05:15] - Tout les plans sont tombé a l'eau quand j'ai goutté aux couvertures. Tanpis, tant mieux, je prefere decouvrir le meitin de jours pour pouvoir mieux reconnaitre la voie est la face. J'ai bien dormi, j'attaque dans l'obscuritée je serais à l'attaque pour le lever du jours.
[Col du Meitin|11-11-2005 07:00] - J'ai encore une fois remonté trop tot. Il faut vraiment traverser le glacier jusqu'à la cote qui semble monter au bivouac.
[Combin de Valsorey|11-11-2005 09:45] - Pris les deux dièdres pour passer les deux ressauts. Le premier j'ai contourné le redressement finale par un pas sur la droite en enjambant dues blocs instables. Suivi au max l'arete. Arrivé sur la tete de l'epaule, rocher bof. Itineraire multiple possible, sortie face sud. Face sud seche complement, face NW en condition neige dur.
[Combin de Grafeneire|11-11-2005 10:35] - Quelle belle antenne!
[Aiguille du Croissant|11-11-2005 10:55] - Jolie crete je continu pour prendre la pente de la cote. Neige bonne souflé peu de glace.
[Combin de la Tsessette|11-11-2005 11:45] - La face Est du croissant est fantastique, c'est une muraille de pureté et de possibilitée d'ascension de haut vols. Impressionant je suis fatigué. Terrain bien pourri sur le reste de la traversée. Faut vouloir y venir sur ce sommet loin de tout. Pied gelé humide trempé pourtant c'est pas dla soupe parterre. A part un petit vent froid c'est le pied. Jolie course avec descente sur panossiere. retoru direct sur le col du meitin aussi possible, mais je prefere le retour par la face sud, moins crevassé.
[Combin de Valsorey|11-11-2005 14:00] - Pénible remontée du plateau. Trace a faire, danger de plaque à vent dans la montée de la cote. J'ai pris mon temps malgrés le putain de froid au pieds. Je remercie les vendeurs. J'ai encore les mots qui me raisonnent dans la tete à chacun de mes pas:" ON vend ses chaussures à des gas qui partent en expedition en antartic. Ouai ouai, grande gueule!!
[Col du Plateau du Couloir|11-11-2005 15:00] - J'ai repris mes esprits. Enfin y a les seigneurs et les gagne-petits. Je me pose pour profiter du soleil bien au chaud sur une vire en face du bivouac. Accroché a son rocher il semble illustrer une devise bien singulière: Par tout temps, par toutes conditions, etre à la hauteur. J'ai hatte de lire le bouquin de javelle. Il y decrit le dents du midi avec le regard de celui qui a vu l'ame de la montagne. Impressionnant ces anciens avaient une relation avec la nature qui nous dépasse tous aujourd'hui. Et pourtant ils ont fait tout pour nous transmettre leurs passions et leurs sciences. Savoir au retoru de la course s'arreter bien au dessus du refuge et rendre hommage en contemplant silencieusement la richesse et la gloire d'un tel univers.
[Cabane de Valsorey|11-11-2005 17:00] - Retour en glisse dans les pierriers après 1h de pause sur la vire histoire de se gorger une dernière fois de ce massif sauvage. Voilà retour en bas après 12h de voyage lumineux. Il y a un ans, je montais avec mon frère au col du Meitin, là en regardant l'arête il me dis "Tu pourrais monter par là mais il te faudrait quelqu'un" c'était vraie. je ne me serais jamais aventuré seul dedans sans changer la course en rodéo incertain. Même si techniquement mon niveau en escalade 6+ et ma condition physique le permet largement. Un an c'est écoulé, je n'ai pas amélioré ma technique ni mon physique pourtant je me suis lancé sans aucune crainte ni pressentiment. Tout semblait normale même évidant. Un an ou j'ai appris avant tout à connaitre la montagne et ma place parmi elle, savoir l'écouter et être constamment à mon écoute. La principale leçon que j'ai apprise c'est de savoir donner le temps, ne jamais précipiter les choses et ne pas forcer. Toujours attaquer la course avec le doute et la réalité d'une retraite sans honte. Puis ne jamais vouloir faire le kakou, aller à l'évidence accepter la simplicité en toutes circonstances. Enfin une fois toutes ses choses réuni et bien ressentient faire confiance en elle en sa logique, savoir quand il le faut s'en remettre uniquement à elle c'est ainsi qu'on arrive par l'écoute de son instinct à entrer en harmonie avec une nature généreuse. Un an et il y a encore tellement a apprendre, à comprendre de l'ensemble que forment tous ses éléments ciel eau rocher neige glace et elle qui semble unifier le tout pour le plus grand plaisir de nos êtres affamés. Je me couche des images plein la tête j'ai pas mangé et la fatigue n'est pas présente, je repartirais bien mais il faut tjs garder un peu d'appétit. Profiter sans abuser. Laisser la place aux temps des rêves qu'un tel voyage nourrit. L'exploit c'est qu'il n'y ai pas eu d'exploit! La force c'est qu'il n'y en ai pas eu besoin. L'intérêt c'est qu'il n'y en a pas.
[Cabane de Valsorey|12-11-2005 06:15] - Nuit longue est bien visitée. La vocation est-elle un cadeau?
[Bourg Saint Pierre |12-11-2005 08:00] - Descente avec les chamois, bon rythme sans forcer. Je rentre reprendre des vivres et me reposer. Les prochaines courses s'annoncent plus coriace, l'hiver risque d'etre agité pour moi la suite du programme promet de belles histoires encores.